Jérôme Wacquiez
metteur en scène
Comme cela pourrait être drôle de se retrouver au milieu des gens qui marchent la tête en bas, de l’autre côté du monde !
Dans ce spectacle musical, la pianiste se joint à la comédienne pour sublimer le texte de Lewis Carroll. Toutes deux encouragent Alice à s’élancer à la pour- suite du lapin blanc; ensemble, elles basculent dans un puits très profond, atterrissent dans la salle aux mille portes, et entrent dans un jardin merveilleux.
Grâce au rythme insufflé par Debussy, Schumann, Berlioz ou Offenbach, l’héroïne, rencontre des person- nages aussi fantastiques que la chenille au narguilé, le chat du Cheshire au sourire hypnotique, ou encore le chapelier fou bloqué sur l’heure du thé.
La musicienne donne le tempo de cette aventure hors norme, tandis que la comédienne devient le re- flet d’Alice, cherchant à savoir qui elle est vraiment. Jusqu’à la rencontre de la cruelle reine de cœur et son irrépressible envie de couper les têtes !
Alice a-t-elle le pouvoir de sortir de ce rêve étrange ?
C’est l’univers du nonsense cher à Lewis Carroll qui fait son entrée : un humour décalé face au mystère et aux chemins sinueux de la vie.
De question en question, comme on sème des cailloux en forme de point d’interrogation, cette jeune fille déroule le fil de son existence, apprend à réfléchir, à mieux se connaître et à grandir : elle n’est plus la même lorsqu’elle se réveille.
Avec Alice aux pays des merveilles, j’avais envie de proposer un spectacle pour tous à partir de 5 ans. Un spectacle à partager en famille et qui traverse les âges. La question essentielle que je voulais soulever était celle de l’identité, ce « Qui suis-je ? » qu’on peut tous se poser. Pour que ce voyage initiatique ne pose pas que des concepts ou des interrogations dans le vide, je me suis donc appuyée sur des situations concrètes et un personnage auquel les enfants allaient pouvoir s’identifier. J’ai choisi : Alice.
Ce conte est un matériau fantastique pour une re- cherche autour d’un théâtre ludique et décalé qui mé- lange jeu d’acteurs, musique, objets, marionnettes.
Nous sommes tous en effet habités par les images de la chenille au narguilé, du chat du Cheshire ou du chapelier fou... ce qui ouvre un imaginaire très riche ! Le conte m’a permis de développer une dramaturgie simple qui prend forme à travers la musique, la voix et une écriture visuelle faite d’images poétiques fortes qui se succèdent avec fluidité, comme dans un rêve.
Pourquoi Alice au théâtre ? Au début de la pièce, Lewis Carroll explique qu’Alice s’ennuie car il n’y a dans le livre de sa grande sœur « ni image ni dialogue ». Faire d’Alice un spectacle, c’est aussi une manière de ré- pondre au vœu d’Alice, c’est-à-dire introduire des dia- logues et des images. Le conte est donc ici réécrit pour la scène, et cela est passionnant, puisque cela se fait à travers des dialogues et une langue d’aujourd’hui, tout en restant fidèle à l’auteur.
Alice Benoit Fourdinier.
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