ADÈLE BLOOM

Employée des Postes, passionnée d’écriture et de poésie, introvertie, frustrée, rêveuse, inadaptée sociale et impulsive, elle verra sa carrière naissante coupée nette par son envoi brutal à l’hôpital psychiatrique de Providence après ses dérapages au bureau de poste d’Halifax. "Résistance" sera le maître mot de cette jeune femme agrippée à ses carnets tout au long de son incarcération dans des pavillons de traitements de plus en plus durs.

POPPIE

Alter ego d’Adèle dans l’enfer de hôpital, cette internée de longue date sera la seule fime amicale. Poppie est un personnage rebelle, effronté et sarcastique dont la réalité physique s’effacera peu à peu au profit d’une pure construction mentale qui dévoilera sa véritable nature à la fin du spectacle.

MISS WILBORD

L’infirmière en chef de Providence. Une femme d’une sécheresse glaçante qui suggère néanmoins l’infinie fatigue morale à laquelle est condamné le personnel surexploité de l’asile. C’est pour Adèle la grande figure de l’opposition, l’ètre à fuir, la rivale morale à combattre pour exister à sa juste valeur.

MADAME BLOOM

La mère d’Adèle. Une femme indécise et catastrophée d’un milieu prolétaire canadien qui tente de faire bonne figure. C’est elle qui est à l’initiative de l’internement de sa fille et qui sera 1a seule à lui rendre visite, rongée par une culpabilité que rien ne tempère.

DOCTEUR WALTER FREEMAN

Figure historique, le Docteur Walter Freeman, célèbre neurologue de Washington, fut le précurseur de la lobotomie transorbitale avec laquelle il tenta de révolutionner le soin des maladies mentales au début des années No. C’est une figure trouble de la médecine américaine, à la fois loué pour ses tentatives de désengorger les asiles bondés de l’Amérique du nord et décrié pour ses dérapages éthiques et ses velléités de gloire médiatique.

ROSEMARY KENNEDY

"L’internée célèbre" de Providence est la seconde figure historique. Présentée pendant des annêes par la famille Kennedy comme une attardée de naissance, elle fut en réalité la premiêre victime des tentatives ratées de lobotomie du docteur Walter Freeman qui se soldèrent pour la jeune femme par un cuisant échec : elle se reveilla de l’opération avec un àge mental de 8 ans, incontinente et quasi muette. Tout au long du spectacle elle ne s’exprimera qu’en ventriloquie par sa poupée, double d’elle-méme, ou au piano par les morceaux de Chopin.

MISS CLARCK

Double inversé de Miss Wilbord, Miss Clarck est la nouvelle infirmiêre en chef, compatissante et clairvoyante, qui fera une miraculeuse apparition lors des deux scènes finales. C’est elle qui pansera les plaies de la jeune femme broyêe par six ans d’enfermement au pavillon des réfractaires, incarnant à elle seule les progrès de la psychiatrie à la fin des années 50.

Calendrier 2017

• Du 12 au 14 janvier / Fleury-les-Aubrais (45)
• La Passerelle
• 10 février 2017 / Orléans (45)
• MAM
• 17 mars 2017 / Epuisay (41)
• Salle des fêtes
• 24 mars / Gien (45)
• Auditorium
• 26 mars / Poilly-lez-Gien (45)
• Salle des fêtes
• 27 et 28 mars / Chalette-sur-Loing (45)
• Le Hangar

Je m’appelle Adèle Bloom

Hôpital psychiatrique de Providence à Halifax, dans le Canada des années so.

Adèle Bloom, une jeune employée de la Poste souffrant d’inadaptation sociale, vient d’y faire son entrée à l’initiative de sa mère. Dans le pavillon des « bonnes malades » tout lui semble hostile, à commencer par l’infirmière en chef, Miss Wilbord, qui l’écrase dès la première entrevue de toutes les recommandations de l’institut... Tandis qu’une internée célèbre, Rosemary Kennedy, glace l’atmosphère de l”intitut par sa présence muette. Seule Poppie, une internée de longue date, fantasque et énigmatique, laisse entrouverte à Adèle la porte d’une humanité perdue.

Délestée de tous ses droits à son entrée à Providence, Adèle est rapidement envahie d’indicibles terreurs : de quels sévices fera-t-elle l’objet ? En quoi consistent exactement ce nouveau traitement à la mode, par l’électricité, et ces nouvelles opérations du cerveau testées par le directeur de l’établissement en plein tourbillon médiatique, le docteur Walter Freeman ? Quand pourra-t-elle enfin rentrer chez elle ? Sa mère qui lui rend de timides visites ne sait lui apporter quelconque réponse, réduisant le « chez soi » à un vague mirage dans lequel rejet, culpabilité et compassion s’agrippent les uns aux autres.

Le temps passe au rythme des rites de l’hôpital, les séances d’électrochocs, le cérémonial du repas, le jour du cinéma, le jour du bal, où toute intimité est proscrite... une forme de survie censée endiguer l’angoisse qu’au contraire elle décuple. Abandonnée par sa mère et livrée à elle-même, Adèle se rêfugie dans l’écriture tout en laissant la paranoïa prendre possession de son émotivité. Ses relations tendues avec Miss Wilbord basculent dans la violence et Adèle tombe de Charybde en Scylla jusqu’à être envoyée au Pavillon des Réfractaires où, droguée, avilie et assommée par quelques deux cents électrochocs, elle survivra six années.

Durant ces années d’isolement, elle écrit et réussit à faire passer ses histoires à sa tante jusqu’à sa sortie miraculeuse : abasourdie, elle apprend un jour de la bouche de la nouvelle infirmière en chef que sa tante est parvenue à faire publier ses écrits et que son livre a décroché un presti- gieux prix littéraire... Une chance ultime de réintégrer ce monde dans lequel elle n’avait jamais trouvé sa place...